NOUVELLES REVELATIONS… Affaire Audin :

NOUVELLES REVELATIONS…

Affaire Audin : les révélations posthumes d’Aussaresses sur un crime d’Etat

Par Nathalie Funes. Un livre à paraître jeudi 9 janvier dévoile les propos tenus par le général Aussaresses avant sa mort, sur la disparition de Maurice Audin en juin 1957.

L’un des derniers mystères de la guerre d’Algérie pourra-t-il être levé ? Saura-t-on enfin comment est mort Maurice Audin, professeur de mathématiques à l’Université d’Alger, arrêté et torturé par les parachutistes en juin 1957 et que personne n’a plus jamais revu vivant ? Dans les colonnes du « Nouvel Observateur », en mars 2012 (1), nous avions apporté des éléments nouveaux sur la disparition de ce jeune homme, âgé de 25 ans, père de trois enfants et membre du Parti Communiste Algérien (PCA).

Nous avions en effet publié l’extrait d’un manuscrit du colonel Yves Godard, commandant de la zone Alger-Sahel au moment de la bataille d’Alger, l’une des périodes les plus noires de la guerre d’Algérie, durant laquelle des milliers de militants anticolonialistes – tous algériens à l’exception de Maurice Audin – ont « disparu ».

Dans ce document inédit conservé jusque-là dans les archives de la Hoover Institution, à l’Université Stanford, en Californie, et probablement écrit au début des années 70, le colonel Godard, décédé en 1975, indiquait que Maurice Audin ne s’était pas évadé, comme le veut la thèse officielle, mais avait été exécuté par un officier de l’armée française. Il donnait également le nom de l' »agent d’exécution », pour reprendre ses termes : le sous-lieutenant Gérard Garcet, un ancien résistant, diplômé de Saint-Cyr, qui avait travaillé aux côtés du général Jacques Massu, le « chef de la police » à Alger, avant de rejoindre le groupe du commandant Paul Aussaresses, chargé des renseignements.